Il est rare de rencontrer quelqu'un qui n'a pas de mauvais souvenirs, du tout. La plupart des gens portent dans ses bagages des souvenirs d'évènements désagréables, de
moments douloureux, d'échecs et de
honte, de
tristesse, pour n'en nommer que quelques-uns.
Ces souvenirs nous font souffrir quand nous y repensons, quand ils resurgissent, quand quelque chose nous y les rappelle. Ces souvenirs nous amènent à ressentir des émotions douloureuses liées à des situations et des évènements qui ont eu lieu dans le passé et qui viennent maintenant nous embêter dans le présent.
Ces souvenirs ont été enregistrés dans notre mémoire avec une charge émotionnelle négative, et c'est elle qui nous fait souffrir, toujours et encore.
IL EST POSSIBLE DE CHANGER LES MAUVAIS SOUVENIRS
Mais saviez-vous qu'il est possible de changer ces mauvais souvenirs? de faire en sorte qu'ils ne nous font plus souffrir? d'en enlever la charge émotionnelle négative? Et qu'en plus ceci est vraiment super facile?
Il suffit de jouer au Photoshop
avec les souvenirs! Pour ceux et celles qui ne connaissent pas Photoshop, c'est comme travailler et changer des photos en laboratoire photo, c'est en changer les paramètres.
Changer les souvenirs est simple, extrêmement simple et pourtant extrêmement efficace. Ce ne prend que quelques secondes, quelques minutes tout au plus. Vous pouvez le faire où que vous soyez, quand vous voulez. Il suffit d'être un peu créatif, sans être obligé d'être un artiste pour autant, loin de là même.
Il n'y a pas de façon d'interagir avec la réalité sans la changer !
QU'EST-CE UN SOUVENIR ?
Commençons par comprendre ce que c'est un souvenir et à quoi ressemble un souvenir dans notre mémoire, dans notre cerveau.
Toute la réalité que nous vivons est encodée par le cerveau. Vraiment toute la notre réalité. Tout ce que nous vivons, tous nos souvenirs et toutes nos pensées sont codés en un système de représentation qu'on appelle modalités, c'est comme des dossiers à l'intérieur de notre cerveau.
Toute modalité, donc tout souvenir et toute pensée, est structurée d’une certaine manière sous forme de petits bouts visuels, auditifs, kinesthésiques, olfactifs et gustatifs. Ce sont des petits bouts qui contiennent toutes les informations de ce qu'on a vu, ce qu'on a entendu, ce qu'on a ressenti, ce qu'on a senti en odeurs et en goûts. Et même tout ce que nous n'avons pas vu, entendu, ressenti et senti consciemment. Ces petits bouts sont les sous-modalités. Tous ensemble ces petits bouts forment un souvenir, une pensée.
Ces petits bouts, les sous-modalités, sont pour ainsi dire les paramètres d’un souvenir. Ce sont des blocs de connexions neuronales
qui constituent le niveau le plus profond qui existe dans nos expériences. C’est ce qu’il y a de plus profond dans notre mémoire. Au-delà de ces blocs de sous-modalités, il n’y a plus rien.
CHANGER UN SOUVENIR INTENTIONNELLEMENT
Ce qui nous intéresse avant tout ici, c’est que les sous-modalités sont tout sauf statiques et inchangeables. Il est possible de les modifier intentionnellement, et en travaillant les sous-modalités, nous travaillons au niveau neuronal le plus profond qui existe.
Pour avoir un effet sur un souvenir, pour le changer, nous pouvons donc travailler directement les sous-modalités de ce souvenir. Si nous avons un souvenir d'un événement désagréable qui nous fait toujours mal, qui nous fait toujours souffrir, il est possible de changer les sous-modalités intentionnellement.
Si nous observons comment cela se passe au niveau visuel, on peut dire qu’il s’agit en quelque sorte d’une photo d’un souvenir. Et vous le savez probablement, avec Photoshop ou en laboratoire photo, il est possible de changer tous les paramètres d’une photo. Nous pouvons rajouter
de la lumière ou de la couleur à une image ou, au contraire, enlever
de la lumière ou une / des couleur(s), ou les changer. Nous pouvons jouer sur le format et rendre une image plus petite ou plus grande, et même, nous pouvons la rendre plus nette ou plus floue. Nous pouvons rajouter des éléments ou en enlever, ajouter un cadre, changer des formes, et nous pouvons la déplacer dans l’espace (je vous parlerai de ce déplacement dans l'espace dans un prochain article). Les possibilités sont multiples, voire illimitées.
La même chose est valable pour ce qui relève de l’auditif pour un souvenir auditif, une phrase qu'on vous a dit, un bruit que vous avez entendu, et du kinesthésique, pour un ressenti, une sensation désagréable. Pour les sous-modalités auditives, nous pouvons travailler comme avec un plateau de son, et changer volume, débit, durée, tonalité, clarté, mono / stéréo, localisation, rythme... Pour ce qui est du kinesthésique, il y a la localisation dans le corps, la température, l’aspect (rêche ou doux, humide ou sec...). Tous ces aspects et bien d’autres encore influencent notre perception des choses.
Tout comme il est possible de changer une photo avec Photoshop, ou un son avec un plateau de mixage, il est possible de changer les paramètres d’un mauvais souvenir, d’une image traumatisante, d'une image négative. Nous pouvons intentionnellement, et facilement, modifier les sous-modalités d’une expérience pour ainsi en modifier l’impact émotionnel, et ce sans changer le contenu l'évènement qui a eu lieu. Il est impossible de changer l'histoire, et donc l'évènement désagréable a bien eu lieu. Il est par contre possible de changer l'impact que ce mauvais souvenir a encore sur nous dans le présent.
AVOIR UN CONTRÔLE CONSCIENT SUR UN PROCESSUS INCONSCIENT
Ce travail des sous-modalités est possible parce que l’intensité et la signification d’un souvenir ou d’une pensée sont plus liées à quelques sous-modalités essentielles qu’à leur contenu. Nous pouvons ainsi avoir un contrôle conscient sur un processus inconscient
et les possibilités sont infinies. Amusez-vous à jouer avec les paramètres en toute créativité !
Une image fait peur ? Déguisons les personnes dans l’image, enlevons les couleurs, rendons l’image petite ou carrément floue.
Un jour quand j'étais en voyage en Bolivie, j'ai été agressée par trois jeunes hommes avec des cagoules et des couteaux. Une image de ces trois hommes s'approchant de moi s'est greffée dans mon mémoire et m'a hanté pendant un bon moment. A l'époque je ne connaissais pas encore
les mouvements oculaires
qui sont un outil merveilleux pour éviter qu'un évènement traumatique se fige en trauma dans le cerveau. En modifiant cette image traumatisante en changeant les couleurs de l’image en couleurs plus fades et en habillant les agresseurs en tutus roses comme le portent les danseuses de ballet, l’impact négatif que l'image avait sur moi a changé. Pour de bon.
SOUS-MODALITES CRITIQUES
En observant les différentes sous-modalités d’un souvenir de près, vous remarquerez qu’elles n’ont pas toutes la même importance et le même impact sur vous. Certaines sous-modalités se modifient sans conséquence apparente et n’ont pas (ou pas beaucoup) d’influence sur la perception que nous avons d’une expérience. D’autres, celles appelées sous-modalités critiques, ont au contraire un impact considérable sur un souvenir et entraînent un maximum de changements dans la représentation que nous en avons. Notre façon de percevoir la réalité a souvent bien plus d’impact que ce que nous voyons réellement. Et c’est bien cela qui nous intéresse.
Les sous-modalités critiques varient d’une personne à l’autre, et d’une expérience ou d’un souvenir à une ou un autre. Si pour un souvenir le changement d’une certaine sous-modalité a beaucoup d’effet, cela ne veut pas dire que chez un autre cette même sous-modalité aura un effet pareil. Soyons créatifs ! Et si vous êtes thérapeute, laissez faire vos clients, ils savent bien mieux que nous.
FIEZ-VOUS AU RESSENTI
Puisque les sous-modalités interviennent dans le ressenti procuré par une image ou un souvenir, alors fiez-vous au ressenti quand vous travaillez les sous-modalités. Il s'agit de le sentir dans vos tripes. Si vous le sentez dans vos tripes, si un client ou patient avec qui vous travaillez le sent dans ses tripes, c’est que c’est bon.
ESSAYEZ POUR VOUS-MÊME
Utilisez les sous-modalités pour changer un mauvais souvenir
- Pensez à un souvenir désagréable
- Connectez-vous y jusqu'à ce vous ressentiez l'émotion négative qui vous envahit d'habitude quand vous pensez à ce souvenir
- Puis commencez à jouer au Photoshop.
- Changez une par une les sous-modalités de ce souvenir
- A chaque changement, observez ce qui se passe à l'intérieur de vous. Observez comment évolue (ou pas) l'émotion négative liée au souvenir.
- Jouez au Photoshop jusqu'à ce que l'image n'a plus d'impact négatif sur vous, jusqu'à ce que l'image vous fasse plutôt sourire, ou au moins ne vous fait plus rien.
Quand par la suite vous repensez à la situation pénible, à cette image qui vous faisait peur ou honte, qui vous mettait en colère ou rendait triste, ce sera cette nouvelle image qui vous reviendra, et elle vous fera plutôt (sous)rire. Et ce qui est magique, c’est que cette image vous viendra par la suite automatiquement. Les sous-modalités du souvenir auront été changées pour de bon. Les connexions neuronales auront changées. Le cerveau aura été reprogrammé.
Une voix qui agace ? Une phrase qui vous revient et qui ne vous fait pas de bien? Vous pouvez baisser le volume, changer le ton ou la tonalité, la rendre super-séduisante ou rigolote. La phrase « Tu es vraiment nul, tu n’y arriveras jamais » prononcée par une voix sérieuse et menaçante peut être changée en énoncé dit par une voix douce et sexy, prononcée par Donald Duck ou même chantée par une chorale russe, et ainsi devenir rigolote à entendre et alors perdre son impact émotionnel négatif sur vous.
Ce travail des sous-modalités de la PNL, de la Programmation Neuro Linguistique, est très important pour les thérapeutes et coaches qui utilisent les techniques NEURO. Le concept est simple et rapide à mettre en place. Il s'agit d'une jolie brique thérapeutique qu'il est possible d'utiliser en combinaison ou en parallèle avec d'autres outils.