Agoraphobie, la peur de prendre l’avion ou l’ascenseur, claustrophobie, émétophobie (la peur de vomir ou de voir quelqu’un d’autre vomir), arachnophobie (la peur d’araignées), la peur des orages, du tonnerre et des éclairs, la peur des aiguilles, l’hypocondrie (la maladie imaginaire), la phobie sociale (la peur du jugement de l’autre), et tant et tant d’autres peurs et phobies qui peuvent nous gâcher la vie et empêcher de vivre le bonheur partout et tout le temps.
Autant de noms compliqués pour nommer ces peurs et ces phobies
qui peuvent nous faire souffrir de palpitations, de sensations d’étouffement, de mains qui tremblent, de sueurs froides, de tachycardie, de maux de ventre, de rougissements, de vomissements, de crises de panique, de cris et/ou de pleurs incontrôlés, des difficultés à respirer, ...
Mais, est-ce que la plupart des gens n’aurait-elle pas peur d'aiguilles ? Est-ce que la plupart des gens ne craindrait-elle pas les araignées? Est-ce que avoir une appréhension à prendre l’avion ne serait-il pas plutôt normal et logique ? Est-ce que ce n’est pas normal de craindre l’orage et les éclairs ? Puis, une araignée peut être énorme ou minuscule, elle peut être poilue, ou pas, elle peut être vénéneuse ou inoffensive. Peur, pas peur ? Phobie, pas phobie ? Simple appréhension ?
Pour bien comprendre, il est important de faire la distinction entre ce qui est une appréhension ou une petite peur innocente, une peur réelle et une phobie. Prenons l’exemple des araignées. Il paraît que nous serions 26 millions à avoir peur et redouter ces petites bêtes à 8 pattes ! Alors, serions-nous 26 millions à souffrir d'arachnophobie ? Je ne pense pas et je vous explique pourquoi.
En général, nous pouvons distinguer 3 degrés de peur
:
- La petite peur ou l’appréhension avec laquelle il est facile de vivre
- La peur réelle qui nous protège en cas de danger
- La peur irréelle, la phobie qui peut sérieusement perturber notre vie quotidienne
LA PETITE PEUR, L'APPREHENSION
Avoir une petite peur, comme préférer faire un détour à la vue d’un chien ou appréhender de marcher pieds nus par crainte de rencontrer un serpent, éviter certaines situations où l’on se sent moins à l’aise, comme préférer prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur ou éviter les grandes surfaces, redouter de prendre l’avion ou d’aller se promener dehors la nuit, peut arriver à tout le monde.
Il s’agit de petites peurs, de craintes, d’appréhensions
qui nous font hésiter à avancer dans un sens ou de faire quelque chose, mais en général, il est relativement facile de mettre en place des stratégies d’évitement ou de solution dans ces situations. Nous gérons ces appréhensions en décidant nous-mêmes si nous allons oui ou non nous confronter à l'objet ou la situation que nous craignons, et comment nous allons agir. Est-ce que nous y allons faire face quand-même ou est-ce que nous allons changer de direction ? Nous prenons consciemment la décision de comment agir pour nous faciliter la vie.
Cette petite peur, cette appréhension se gère assez facilement et fait que nous vivons bien avec ces peurs et que nous nous en accommodons.
Dans l'exemple des araignées, nous les aimons peut-être pas forcément, surtout pas dans la maison, et ça ne nous fait pas super plaisir d'en rencontrer, mais en voir ne nous fait pas plus réagir et/ou souffrir que ça. Et quant à la peur de voler en avion, nous n'aimons peut-être pas trop prendre l'avion, mais nous la prenons quand-même et même si ça nous fait quelque chose, le voyage se passe bien.
LA PEUR REELLE QUI PROTEGE
La peur, la vraie peur, est avant tout une émotion, une émotion naturelle et utile.
La peur est l’émotion qui nous protège
en cas de situations de réel danger. Notre cerveau est conçu de telle façon que tout automatiquement la peur s’installe en nous quand il s’agit de notre survie. C’est comme si une alarme se déclenchait dans notre cerveau qui fait qu’automatiquement nous avons peur.
Notre cerveau de survie prend alors le contrôle et c'est lui qui nous fait agir pour notre survie. C'est lui qui nous pousse soit à attaquer (fight) soit à fuir ou à faire le mort (flight). Et ce qui est intéressant, c’est que ce n’est plus nous qui décidons à comment agir, à comment réagir. C’est notre cerveau de survie qui prend le relais et décide pour nous. Il est d'ailleurs très difficile d’imaginer comment nous allons réagir dans de vraies situations de danger, car aussi bien que nous sommes vraiment convaincus de réagir d’une certaine façon, nous ne savons que sur le moment ultime quelle sera notre réaction en situation réelle.
Par exemple, si nous nous retrouvons face à face à un agresseur ou une énorme araignée poilue et vénéneuse dans la cambrousse de la jungle, les chances sont grandes que cet homme soit vraiment dangereux pour nous, que cette araignée soit réellement dangereuse pour nous. Nous savons qu'il existe des hommes avec de mauvaises intentions et des araignées dangereuses, et rares sont les gens s’amusent à s’en approcher pour l’observer de près. Il peut être réellement important que nous nous sauvions, ou sortons nos griffes. En mode survie, notre cerveau décide sur le moment pour nous, c'est lui qui décide comment nous réagissons, ce que nous faisons, et nous ne pouvons réagir autrement que comme il nous dit de le faire.
LA PHOBIE
Lorsqu’une peur nous paralyse en l’absence de danger réel, lorsqu’une peur prend des proportions démesurées
et monopolise nos pensées, lorsqu’une peur influence de façon négative nos comportements et nos choix, alors, elle devient ce que nous appelons pathologique, et nous parlons de phobie plutôt que de peur.
Une phobie est une peur démesurée et incontrôlable
de quelque chose qui ne représente pas nécessairement un danger. Et pourtant, face à l’objet ou la situation redouté(e), c’est la crise d’angoisse ou de panique
assurée. Nous n’avons aucune influence sur les symptômes. Nous les subissons.
Pour les gens qui souffrent d'arachnophobie, la peur des araignées, même une petite araignée innocente devient le déclencheur de réactions émotionnelles excessives, et même si rationnellement ils savent que la petite bête est innocente, ils n’y peuvent rien de réagir comme ils le font. L’angoisse se focalise sur un objet ou une situation précise qui ne justifie pas une telle réactivité émotionnelle.
Une phobie est une forme de troubles anxieux. Et comme nous pouvons facilement le comprendre, une phobie peut sérieusement perturber la vie quotidienne. Celle de la personne qui souffre de la phobie, et celle de son entourage.
Avant de terminer cet article, je pense que, si vous souffrez d'une phobie, il est très important de savoir que vous n'y pouvez vraiment rien. Il s'agit en effet d'une réaction de votre cerveau à quelque chose qui s'est mal enregistré dans votre mémoire à un moment de votre vie. On pourrait dire qu'il s'agit d'une sorte de bug d'ordinateur. Et la bonne nouvelle est qu'il est possible de reprogrammer ce bug pour que cette phobie n'a plus lieu d'être !
Pour
comprendre pourquoi
nous avons des phobies et des réactions émotionnelles excessives, je vous conseille de lire
cet article.
Et si vous souhaitez savoir comment on peut
se débarrasser de sa phobie
avec la technique du nettoyage émotionnel NEMO, vous pouvez lire
cet article.
EN SAVOIR PLUS ...
« Livre clair, complet, vivant et logique. Je l'ai trouvé facile à lire et la technique facile à mettre en application. C'est super pratique qu'à la fin il y a la transcription d'une séance complète de NEMO pour qu'on puisse vraiment se faire une idée. Et... même si la technique me paraissait trop belle pour être vrai, ben, j'ai testé et ça a super bien marché ! Je n'ai plus du tout peur de serpents quand je vais à la campagne, et pourtant c'était vraiment quelque chose de très fort et limitant avant.
»
Nathalie - Clermont Ferrand